Dov Ganchrow et Ami Drach avaient conçu l'installation Parkenlicht, exposée dans leur studio de Tel Aviv en août 2008, à partir de ces objets de plus en plus sophistiqués que deviennent les phares de voiture : nos yeux dans la nuit noire, nos phares dans la tempête. Leurs lampes sont des totems. Leur fusion du primitivisme et de l'ultra-moderne industriel frappe par son évidence. Ils n'ont fait qu'ouvrir l'oeil sur ce sur quoi notre regard glisse tous les jours. Nous sommes encore une civilisation totémique, mais qui s'ignore maintenant. Comme si les objets avaient encore une âme, tandis que la notre disparait en eux, sans que nous nous en rendions compte. Il s'agit donc, dans leur travail, de faire s'opérer un renversement de perspective pour nous réveiller à nous-mêmes. Eh! nous sommes les hommes et les femmes qui faisons cela! Est-ce qu'il serait pas temps de se l'avouer, et de danser autour?
A titre d'exemple, parce qu'il faut toujours montrer ce dont on parle, dès qu'on le peut, et parce que la thèse sauvage/moderne d'Unik peut sembler tirée par les cheveux (apparemment, l'acte sexuel qu'on a le plus retenu chez l'homme des cavernes), nous convoquons ces merveilles absolument industrielles et non touchées par les artistes, que nous achèterons chez les marchands de pièces automobiles pour vous les vendre beaucoup plus cher parce que nous vous aurons fait comprendre qu'elles sont belles. Et c'est juste.
Voir aussi la note précédente sur le Projet BC/AD, et la réinterprétation moderne d'outils de l'âge de pierre.