Est-ce qu'on peut être à la fois très jeune, très belle, très fashion conscious et très touchante? Pour Unik, c'est évident. Cela ne le sera peut-être pas pour tout le monde. Lianne La Havas, londonienne, débutante, aura plus de mal que Tracy Chapman à faire passer ses chansons pour des cris du coeur. Il est vrai qu'elle ne parle que d'amour. Et qu'elle sonne un peu plus jazz que folk. Et, à l'inverse de Sade, à qui elle pourrait plus ressembler, elle n'est pas entourée d'un combo lounge qui joue de la musique à cocktails, et ses chansons douces-amères ne swinguent guère. Au moins ne lui reprochera-t-on pas de se cacher derrière des arrangements, inexistants, et le savoir faire d'un producteur. Essentiellement, elle chante seule, accompagnée de loin de quelques notes de clavier, ou des quelques accords qu'elle tire de sa guitare. C'est d'ailleurs ainsi qu'elle a été remarquée, chantant sur la banquette d'un taxi pour les fameuses unplugged "Black Cab Sessions". Il faut lui trouver du courage, avec sa petite jupe plissée blanche, son goût pour les cols de dentelles, ses yeux de biche souvent ponctués d'un trait vertical de rimmel. La vidéo de "No Room For Doubt" est celle de son premier passage à la télévision, pour l'émission "Later with Jools Holland", une institution de la BBC. Et celle de son concert au "Slaughtered Lamb", à New York, ne date que du 13 Juin. Il est question qu'elle chante à La Maroquinerie, 23 rue Boyer, 75020, le 24 novembre, mais je vous conseille de vérifier (01 40 33 35 05). En attendant, il existe une version live enregistrée à Los Angeles des quatre chansons de son premier EP, elle est gratuite, et vous pouvez la télécharger en un instant ici.
Comme il y a de bonnes chances que vous entendiez parler de Lianne La Havas pour la première fois ici, considérons qu'il s'agit d'un risque, autant que d'un parti pris.